Le 2 mai s’est terminée la Semaine Européenne de la vaccination contre les cancers HPV-induits

A cette occasion, le réseau NEON souhaite rappeler l’importance de la vaccination contre les cancers HPV-induits.

Aujourd’hui en France, la couverture vaccinale pour les filles est de 32,7 % bien en deçà de l’objectif de 80 % fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers à horizon 2030.

Le vaccin anti HPV est recommandé pour les filles et les garçons dès 11 ans et en rattrapage jusqu’à 19 ans.

Aujourd’hui, la vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections à HPV.

Elle est indiquée pour les filles et pour les garçons contre les lésions précancéreuses du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus, les cancers du vagin, de la vulve, du col de l’utérus et de l’anus.

Recommandations

La vaccination contre les papillomavirus humains est recommandée chez :

Le rôle des Professionnels de santé

Le dialogue entre les parents et les professionnels de santé demeure un levier essentiel de la progression de cette vaccination, pour les filles et les garçons dès 11 ans. Chacun a son rôle à jouer dans la protection de nos enfants.

Pour en savoir plus

–> CRCDC Grand Est https://depistagecancer-ge.fr/vaccination-anti-hpv/communication-avril-2022/

–>  INCa : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Facteurs-de-risque-et-de-protection/Agents-infectieux/Prevenir-les-cancers-lies-aux-HPV

L’Institut National du Cancer a labellisé NEON – Réseau de Cancérologie Grand Est jusqu’au 31 décembre 2026 à l’issue de la nouvelle procédure nationale de labellisation des Réseaux Régionaux de Cancérologie (RRC).

Une labellisation qui confirme l’implication des équipes de NEON – Réseau de Cancérologie Grand Est et des #professionnelsdesanté du #grandest pour renforcer une #offredesoins en #cancerologie de qualité sur l’ensemble de notre région.

Le comité d’évaluation a souligné notamment

✅ la richesse et la diversité des actions portées par le réseau en Région Grand Est 
✅ l’offre de formation, à la fois en présentiel et #elearning via la plateforme www.onco-TICE.fr
✅la qualité du projet à destination des patients, de leurs proches et des aidants et du site internet dédié www.cancersolidaritevie.fr

Depuis leur mise en place, les Réseaux Régionaux de Cancérologie jouent un rôle majeur pour accompagner les professionnels, les établissements de santé et les agences régionales de santé dans une démarche de coordination, au service du parcours des patients et de l’amélioration de la qualité des pratiques et des organisations en cancérologie.

L’ensemble des régions françaises sont couvertes par un Réseau Régional de Cancérologie.

Dr Bruno cutuli

L’ancien président de la SFSPM revient sur les nouvelles recommandations, publiées récemment par l’INCa, pour les traitements locorégionaux des cancers du sein infiltrants non métastatiques.

Une publication très attendue

« Ces recommandations de bonnes pratiques cliniques, présentées le 11 novembre 2021, à Lyon, lors des 43èmes Journées de la SFSPM – Société française de sénologie et pathologie mammaire, sont le fruit d’un important travail entre la SFSPM et l’INCa qui collaborent étroitement depuis plus de 10 ans.

Les dernières recommandations sur les traitements locorégionaux des cancers du sein infiltrants non métastatiques dataient de 2012. Elles ne ciblaient que quelques questions d’actualités et plusieurs études majeures ont été publiées depuis. De plus, elles n’étaient plus vraiment en phase avec les pratiques actuelles, notamment dans la prise en charge du creux axillaire, qui privilégient désormais une désescalade thérapeutique.

Cette nouvelle publication des recommandations nationales sur les traitements locorégionaux des cancers du sein infiltrants non métastatiques étaient donc très attendues par les professionnels impliqués dans le parcours de soins des patients : chirurgiens, radiothérapeutes, gynécologues, oncologues médicaux, radiologues, médecins nucléaires, anatomopathologistes et kinésithérapeutes… »

Le réseau NEON organisera prochainement un séminaire de restitution de ce travail afin que l’ensemble de la communauté des professionnels de santé du Grand Est puisse mettre à jour ses connaissances et ses pratiques.

Un thésaurus en 2 parties

Compte tenu de l’importance du projet, le thésaurus est divisé en 2 grandes parties.

Ce premier document aborde l’ensemble du parcours de soins des patientes diagnostiquées d’un cancer du sein infiltrant non métastatique :

  • Bilan initial
  • Chirurgie
  • Radiothérapie
  • Lymphœdème.

« Les recommandations sur les traitements néo-adjuvants après chimiothérapie, la surveillance d’un premier cancer traité et la prise en charge des récidives (locales ou régionales) seront publiées courant 2022 et présentées lors des Journées de la SFSPM 2022 à Nice. »

Quelles sont les principales actualités ?

Le travail a été coordonné au titre de la SFSPM par son ancien Président, le Docteur Bruno Cutuli, radiothérapeute-oncologue à Reims et par le Docteur Christine TUNON DE LARA, chirurgienne à l’Institut Bergonié à Bordeaux. Plusieurs praticiens du Grand Est y ont également participé. 

« La préparation de cette nouvelle publication s’est étalée sur plus de 2 ans. Les quatre chapitres du thésaurus présentent diverses actualités notables. Résumés en quelques lignes, je mentionnerais particulièrement les actualisations suivantes :

Dans le chapitre sur la chirurgie, les réflexions autour de la qualité de l’exérèse et les indications des ganglions sentinelles et du curage ganglionnaire.

Ce chapitre a représenté un très gros travail de coordination et d’échange avec les professionnels, mené par le Docteur TUNON DE LARA. En effet, il y a eu beaucoup d’études sur ces sujets avec de plus des retours discordants entre professionnels qui ont nécessité d’importants échanges pour produire un rendu qui fasse consensus.

Pour la radiothérapie, les nouvelles indications après une chirurgie conservatrice de l’irradiation complémentaire du lit tumoral (appelée boost ou surimpression) ou après une mastectomie selon l’envahissement ou non des aires ganglionnaires.

Autre sujet d’actualité ; le développement des nouvelles techniques d’hypo fractionnement modéré, une modalité de plus en plus utilisée, qui consiste en une réduction du nombre de séances entrainant un raccourcissement du temps de traitement avec des doses par séance plus importantes.

Une des recommandations retenues est donc un traitement sur 3 semaines. Elle s’appuie sur des études menées aux Canada et Royaume-Uni qui rapportent une efficacité comparable, par rapport aux traitements classiques, notamment pour les femmes post-ménopausées et les tumeurs de petite taille.

Autre sujet développé dans ce chapitre, les améliorations techniques qui permettent de minimiser les doses d’irradiation reçues par les organes tels que les poumons et le cœur.

Enfin, concernant le lymphœdème, les nouvelles recommandations réduisent significativement le nombre des anciennes contre-indications.

Elles proposent au contraire une plus grande mobilité avec mobilisation précoce du membre supérieur, davantage de rééducation avec un kinésithérapeute et une reprise de l’activité physique adaptée le plus rapidement possible.

La seconde partie en cours d’élaboration sera présentée à Nice fin 2022 avec 2 grandes questions principales :

  • Quel traitement optimal : chirurgical ou radiothérapeutique après une chimiothérapie néo-adjuvante ?
  • Quelles possibilités de traitements en cas de récidive limitée, locale ou locorégionale ?

Un important travail collaboratif

La préparation de cette nouvelle publication s’est étalée sur plus de 2 ans.
Elle a nécessité un travail très important de recherche bibliographique, de coordination et de rigueur.
Chaque discipline s’est organisée en sous-groupe avec la mise en place d’une coordination transversale complexifiée par la crise sanitaire…


La relecture, avec plus d’une centaine de relecteurs au niveau national, a également nécessité une importante synthèse pour vérifier et intégrer les commentaires.  
Au final, ces efforts ont abouti à un travail de très grande qualité en accord avec le niveau d’exigence demandé par l’INCa.
»

Propos recueillis auprès du Docteur Bruno Cutuli, ancien Président de la SFSPM.

Le cancer du sein en France

Le cancer du sein est le plus fréquent en termes d’incidence chez la femme. En France, on estime à 58 459 le nombre de nouveaux cas diagnostiqués en 2018.

Selon une étude publiée en 2018, à partir des données des registres des tumeurs français[1], sur la période 2009-2012, 59% des cancers du sein diagnostiqués l’étaient à un stade localisé (correspondant à un stade pT1-3 N0 M0).

Seuls 0,5% l’étaient à un stade local étendu (pT4 N0 M0), 29% à un stade régional (pTx N1-2 M0) et 12% à un stade avancé (stades métastatiques au diagnostic ou cancers non réséqués avec pronostic semblable, d’après les stades ENCR (European network of cancer registries)).

Près d’un quart (22%) des femmes avait moins de 50 ans au moment du diagnostic. Ces femmes jeunes sont celles qui présentent le plus fréquemment un cancer à un stade régional (35%).

La proportion de cancers diagnostiqués à un stade avancé est plus importante chez les plus âgées (34% chez les plus de 75 ans contre 6% chez des femmes âgées de 50 à 74 ans). Ce sont ces femmes de 50 à 74 ans, ciblées par le dépistage organisé, qui présentent le plus fort taux de cancers localisés (65% contre 42% des femmes de plus de 75 ans et 59% des moins de 50 ans).